Les films de super-héros, sur lesquels nous nous sommes penchés ce vendredi, occupent très régulièrement depuis 10 ans (et le Spider-Man de Sam Raimi) les écrans de cinéma. L'année 2012 ne vient pas contredire ce phénomène, puisqu'après la sortie de Chronicle de Josh Trank et d'Avengers de Joss Whedon (voir le bonus de cette semaine), nous verrons débarquer en juillet The amazing Spider-Man et The dark knight rises, le dernier volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan. Une multitude d'autres projets sont actuellement en développement. Devant ce déferlement de super-héros, on peut oublier que ce type de films présente souvent des caractéristiques communes et des thèmes récurrents.
Tout d'abord, concernant les types de super-héros, on peut distinguer trois groupes : les super-héros de naissance, les personnages qui acquierent leurs pouvoirs à la suite d'un évènement et les super-héros sans aucun super pouvoir.
Pour aborder les super-héros de naissance, le premier extrait visionné était issu du Superman de Richard Donner (1978). Véritable classique du film de super-héros, le film s'ouvre sur l'arrivée de Superman sur Terre, après l'explosion de Krypton, sa planète natale. Découvert par les Kent, un couple de fermiers sans enfant, il va être recueilli par eux, non sans leur avoir donné un aperçu de ces pouvoirs étonnants, en soulevant la voiture de sa nouvelle famille d'adoption. Superman est une figure emblématique du super-héros. A travers ses aventures, il ne semble pas avoir à souffrir de sa différence, tout au plus doit-il se fondre dans la population sous les traits du reporter Clark Kent.
Tout le contraire des mutants d'X-Men, dont les différences sont très mal acceptées par le reste de la population. L'univers d'X-Men repose sur le principe que l'espèce humaine connaît un bond dans son évolution qui fait que certains humains commencent à développer des capacités exceptionnelles (traverser les murs, figer le temps, se téléporter...). Cette série de films traite de la discrimination dont sont victimes les mutants, ce qui en fait une parabole efficace du problème du racisme.
Pour la plupart des super-héros de naissance, difficile donc de s'assumer et de trouver sa place dans le monde. Ce n'est pas un hasard si la découverte de leurs pouvoirs par les mutants d'X-Men se fait à la puberté. Le parallèle avec les doutes et parfois le mal-être de l'adolescence est clairement recherché.
Pour les super-héros acquérant leurs pouvoirs en cours de route, le problème est autre : il s'agit pour eux de supporter le regard des autres sur leur condition et d'accepter leur changement, surtout si celui-ci s'accompagne de transformations physiques. Dans ce domaine, l'un des super-héros les plus célèbres est Hulk. Ce personnage est un scientifique, Bruce Banner, irradié alors qu'il travaillait sur un nouveau type de bombe. L'exposition aux rayons gamma a pour principal désagrément de le changer en colosse vert lorsqu'on le met en colère. Le personnage n'a pour l'instant pas eu beaucoup de chance dans ses adaptations cinématographiques, puisque les films centrés sur lui se sont montrés décevants. Le fait d'avoir changé trois fois d'acteurs (Eric Bana, Edward Norton et Mark Ruffalo) et trois fois d'apparence physique pour la créature prouve la difficulté qu'a le cinéma à lancer la carrière d'Hulk sur grand écran.
Le Docteur Manhattan du Watchmen de Zack Snyder (2009) a connu une expérience semblable puisqu'avant de devenir un surhomme, voire même un dieu pour certains, il était un physicien exposé accidentellement à une forte dose de radiations dans son laboratoire. Ce personnage connaît aussi une évolution personnelle complexe puisqu'il s'éloigne progressivement du monde, s'intéressant de moins en moins à l'humanité, avec laquelle il ne se trouve plus de points communs ni d'attache.
L'ingénieur Tony Stark, quant à lui, s'est fabriqué une armure intégrale de combat le transformant en Iron Man. Pour cette catégorie de super-héros c'est avant tout une affaire d'implication personnelle. Ils ont choisi de devenir des super-héros en combattant les criminels de tout poil. Encore faut-il être milliardaire. Dans le cas contraire, même avec la meilleure volonté du monde, les actions héroïques deviennent beaucoup plus compliquées et dangereuses. C'est sur cette idée que repose l'excellent Kick-Ass de Matthew Vaughn (2010).