300 : du comics au film

Avant de devenir en 2006 un film plébiscité par de nombreux spectateurs, 300 était à la base un comics de Frank Miller. Il a été publié sous la forme d'une mini-série en 5 parties chez l'éditeur américain Dark Horse Comics dans le courant de l'année 1998, avant d'être regroupé un seul tome l'année suivante. Dans sa bande dessinée, Frank Miller raconte à sa manière la bataille des Thermopyles de 480 avant J.-C., dans un récit mêlant histoire et fantastique. Inutile alors de s'étonner de la présence d'erreurs historiques dans cette histoire représentant la résistance héroïque de quelques centaines de Grecs face aux armées bien supérieures en nombre du dieu-roi Xerxès. Parmi les principaux arrangements avec la réalité historique, on peut signaler que le roi de Sparte, Leonidas Ier, venu se battre avec sa garde personnelle de 300 hommes, avait au moment des faits aux alentours de 60 ans. On est donc loin du roi tout en muscle et dans la force de l'âge, incarné par Gerard Butler dans le film. De plus, même si Léonidas aurait mené ses hommes pendant les trois jours que durèrent la bataille, il est peu probable qu'il ait combattu en première ligne. Mais bon, il fallait bien un héros qui soit l'antithèse de Xerxès, qui lui s'abrite derrière son immense armée.

On peut aussi reprocher à l'auteur de minimiser le rôle crucial des autres cités grecques dans cette bataille et sur l'ensemble de la guerre contre les Perses, mais le but du comics était bien de se focaliser sur les Spartiates et le fonctionnement atypique de cette cité-Etat. De plus cet "oubli" est rattrapé par la sortie cette année de 300 : La naissance d'une Nation, qui met cette fois en avant l'action des Athéniens dans les guerres médiques, notamment lors de la bataille navale de Salamine. Signalons que ce nouveau métrage sera aussi présenté sous la forme d'un comics, Xerxes, toujours signé Frank Miller, mais qui sortira cette fois après le film.

Dans sa version comics de 300, Frank Miller adopte un style abrupt avec un trait de crayon sec. Il n'hésite pas à dessiner des cases tout en largeur pour rendre au mieux le cadre de cette bataille épique. Pour rester le plus fidèle possible au comics, le réalisateur Zack Snyder a opté pour une réalisation laissant la part belle aux effets numériques, permettant ainsi de retranscrire le plus fidèlement possible les planches dessinées par Miller. On peut se rendre compte de la proximité du film avec le matériau d'origine sur les différentes illustrations de cette page.