Avengers de Joss Whedon, sorti le 25 avril 2012, avait tout du projet attendu au tournant. Depuis plusieurs années et plusieurs films, le studio Marvel faisait montrer la pression. Chacun des héros a eu le droit à son propre métrage introductif à qualité variable. Si Iron Man (2008) et Captain America : First Avenger (2011) étaient plutôt réussis, L'incroyable Hulk (2008) et Thor (2011) n'étaient pas franchement palpitants et souffraient d'un problème de rythme. Depuis le Hulk d'Ang Lee (2003), des indices étaient laissés dans chacun de ces films, annonçant la réunion prochaine de ces super-héros, comme par exemple le marteau de Thor découvert à la fin d'Iron Man 2 (2010).
Et l'attente a payé! Le film est, dans le genre du film de super-héros, une véritable réussite. On n'attendait pourtant pas grand chose de Joss Whedon. Le réalisateur, qui n'avait réalisé jusque là qu'un film peu marquant (Serenity : l'ultime rébellion en 2005), fait preuve d'une maîtrise étonnante. Dans l'ahurissante scène finale, la caméra virevolte entre les buildings de Manhattan, passant d'un super-héros en pleine action à l'autre avec une fluidité surprenante et totalement jouissive.
Le scénario est aussi très habile. Ce n'est pas tant l'histoire de menace extraterrestre qui retient l'attention, que la gestion du groupe de super-héros. Le film s'en sort bien en évitant les pièges du film choral, mettant en scène plusieurs personnages principaux possédant chacun leur propre univers. L'histoire développe des dynamiques intéressantes entre les personnages, comme par exemple entre Captain America et Iron Man. Le premier est un super-héros dans le sens classique du terme : totalement dévoué à la cause, discipliné et habitué à travailler en équipe, il est tout le contraire, en apparence, de l'égocentrique Tony Stark, ce qui donne lieu à quelques échanges houleux.
Alors certes on peut reprocher au film un second acte moins pêchu, des notes d'humour parfois trop appuyées et une profusion de punchlines (répliques chocs), mais au final, difficile de bouder son plaisir devant ce qui s'avère être pour l'instant le meilleur blockbuster de 2012.