Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le club cinéma du collège Bergpfad
  • : Ce blog regroupe les travaux et réflexions des élèves participant au club cinéma du collège Bergpfad d'Ham-sous-Varsberg (57880), ainsi que la présentation des thèmes des séances du lundi, animées par M. Lesouef. N.B. : Depuis fin 2017, le club a été repris par mon estimé collègue M. Subi.
  • Contact

Recherche

17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 19:13

1106 4bc91d44017a3c57fe00b69b 1293131305

Les catastrophes, quelles soient naturelles (tempêtes, cyclones, raz-de-marée, tremblements de terre, avalanches...) ou technologiques (explosions, incendies, accidents dans les transports...) fascinent et interrogent l'humanité depuis toujours. Les grandes catastrophes de l'histoire ont fait couler beaucoup d'encre. On peut citer Pline le Jeune racontant l'éruption du Vésuve en 79 ou Voltaire qui parla du tremblement de terre de Lisbonne dans ses écrits. Le cinéma ne tarda pas à s'inspirer du thème. Mêlant spectaculaire et drame humain, le genre a tout pour attirer le public.

005melies-erupt002 

Dès 1902, le pionnier français du cinéma, George Méliès (1861-1938) porte à l'image, dans son petit studio de Montreuil, l'éruption de la Montagne Pelée, survenue en Martinique en 1902. Un mélange de décors peints et d'effets de fumée permettent à Méliès de reproduire l'éruption du volcan, ainsi que la nuée ardente qui s'abattit sur le village de Saint-Pierre, causant la mort d'environ 30 000 personnes.

 

011LES DERNIERS JOURS DE POMPEI (1959)Le colosse de Rhodes (1961)012

Pendant les décennies qui suivirent, les catastrophes au cinéma ne constituent pas vraiment un genre à part entière. Les catastrophes n'apparaissent qu'en tant que rebondissements dans des films d'aventures exotiques ou dans les péplums. Les scénaristes les font souvent intervenir lors du climax final, pour précipiter la conclusion de l'histoire. Les exemples dans les péplums sont nombreux. On peut bien sûr citer les différentes adaptations du roman d'Edward Bulwer-Lytton : Les Derniers Jours de Pompéi (1834). On y suit le parcours de quelques habitants, avant que l'éruption du Vésuve ne vienne mettre un terme à l'histoire. Les Derniers Jours d'Herculanum (1962), autre ville située sur les flancs du Vésuve, suit la même trame. Sorti l'année d'avant, Le Colosse de Rhodes de Sergio Leone (1961), se termine quant à lui sur un tremblement de terre, qui causera la destruction de la célèbre Merveille (une des 7) du monde antique. Il n'est pas rare non plus de voir des catastrophes naturelles dans les mucle operas (péplums mettant en scène des héros très musclés : L'histoire du péplum : le déclin du genre). Hercule, Maciste ou Samson se trouvent ainsi confrontés à des tremblements de terre, des tempêtes ou des éruptions volcaniques, censés manifester la colère des Dieux de l'Olympe.

 

 

020L'aventure du Poséidon (1972)021aventure-du-poseidon-72-07-g

L'aventure du Poséidon de Ronald Neame (1972) raconte l'histoire d'un bateau de croisière renversé par une lame de fond, alors que ses passagers sont en train de fêter le Nouvel An. Les rescapés vont devoir évoluer dans un immense bateau retourné et tenter de trouver une issue par la coque. Ce film va connaître un succès important et lancer la mode des films catastrophe, qui vont se multiplier tout au long des années 1970. En (re)créant un genre à part entière, L'aventure du Poséidon va aussi lancer une formule qui sera reprise par la suite : un budget conséquent, des décors réalistes, des effets spectaculaires (pour l'époque en tout cas) et un casting mêlant acteurs à la mode (ici c'est Gene Hackman) et anciennes gloires d'Hollywood (comme Shelley Winters). Le film sera l'objet d'un remake en 2008 : Poséidon. Ce film a été réalisé par Wolfgang Petersen, qui a aussi mis en scène Troie (abordé l'an dernier : L'histoire du péplum : le renouveau du genre), ou encore En pleine tempête (2000), un autre film catastrophe. L'histoire, quasi identique, bénéficie cette fois d'effets numériques, pas forcément plus convaincants.

 

La Tour infernale (1974)029tour-infernale-1974-05-g

Le succès commercial de L'aventure du Poséidon incite son producteur, Irwin Allen, à lancer rapidement un autre projet de film catastrophe, qu'il souhaite encore plus spectaculaire. Ce sera La Tour infernale (1974). Pour réunir le budget nécessaire (14 millions de dollars, considérable pour l'époque), les studios de la Warner et de 20th Century Fox vont s'allier. Ils vont monter un scénario en prenant leurs idées dans deux romans dont ils ont acheté les droits : The Tower et The Glass Inferno. Le film aligne un casting impressionnant, notamment des acteurs très en vogue comme Steve McQueen, Paul Newman et Faye Dunaway. Ce ne sera pas sans poser problème entre les deux têtes d'affiche masculines, acteurs les mieux payés au monde à l'époque. Les deux hommes imposeront d'avoir le même nombre de lignes de dialogue. Paul Newman incarne l'architecte, créateur d'une spectaculaire tour de 135 étages. Le soir de l'inauguration, alors que les invités font la fête dans les derniers étages, un incendie se déclare au 81ème étage. Les pompiers de San Francisco, dirigés par le très compétent capitaine O'Halloran (Steve McQueen), sont appelés sur les lieux, mais l'incendie devient rapidement incontrôlable. Le film, dédié au courage des pompiers, s'applique à décrire leurs modes opératoires et la dangerosité de leur métier. Dans la séquence visionnée en classe, nous avons pu observer l'installation d'une nacelle de fortune, pour évacuer les personnes prisonnières des flammes sur le toit d'un immeuble voisin. Face à la progression du feu et un immeuble ne respectant pas les consignes de sécurité, les pompiers se voient contraints d'improviser. Le film dénonce bien évidemment l'orgueil et l'imprudence des constructeurs de buildings modernes, toujours plus hauts, mais du coup de moins en moins pratiques pour les soldats du feu. Comme dans tout film de catastrophe technologique, la responsabilité est humaine. L'incendie du film a en effet été causé par la négligence du responsable du réseau électrique qui, pour détourner de l'argent, n'a pas respecté les consignes de câblage prévues par l'architecte. Sa cupidité aura des conséquences dramatiques.

 

030-copie-1033 original036u1974 Airport 75 - Aeropuerto 75 (fra) 01

Tout au long des années 1970, les films catastrophes se suivent et sur bien des points se ressemblent : destructions de maquettes, vues sur des paysages de villes dévastées peintes à la main (matte painting), acteurs célèbres mais vieillissants (comme Charlton Heston ou Sean Connery) arpentant des immeubles effondrés et multipliant les actions héroïques ; la formule à succès s'essouffle progressivement. Parmi les films de cette période, on peut citer deux films de Ronald Neame, déjà responsable de L'aventure du Poséidon (1972) : Tremblement de terre (1974) et Meteor (1979). Inutile de s'attarder sur leurs scénarios, les titres sont assez explicites.  

Le film de catastrophe aérienne devient également à la mode avec la série des Airport (de 1970 à 1979). Ce sous-genre du film catastrophe pose rapidement ses propres règles. Généralement un avion de ligne rencontre un problème : une avarie technique, une explosion, une collision avec un autre appareil (comme dans 747 en péril (1974)) ou un détournement par des terroristes (comme dans Les naufragés du 747 (1977)). Les pilotes de l'appareil sont généralement impuissants (entravés, incompétents, blessés ou tués) et les hôtesses, les stewards, voire les passagers du vol (rayer la mention inutile) doivent alors se maîtriser et tenter de sauver la situation. Un atterrissage en catastrophe (ou un amerrissage selon les situations) vient finalement ponctuer le film.

 039Y a-t-il un pilote dans l'avion (1980)039zUNEotto-642x340

Plutôt que de regarder un extrait de film de catastrophe aérienne premier degré, nous avons regardé une séquence d'un film qui a particulièrement assimilé les clichés du genre pour en livrer une parodie délirante : Y a-t-il un pilote dans l'avion? de Jim Abrahams et David et Jerry Zucker (1980). Cette comédie raconte les déboires des passagers d'un boeing, après que les pilotes aient succombé à une intoxication alimentaire. La formule des frères Zucker est particulièrement efficace, puisqu'on assiste au bas mot à une demi douzaine de gags à la minute. Cela n'a pas manqué de déclencher chez les élèves des rires en cascade.

 

Twister (1996)042Twister 7

Après une relative accalmie dans les années 1980, les films catastrophe reviennent en force au milieu des années 1990. Jurassic Park (1993) et ses effets spéciaux révolutionnaires sont passés par là. Toutes les prouesses informatiques deviennent possibles et les films catastrophe vont bien évidemment s'approprier ce nouvel outil. Le premier à tirer profit des effets digitaux est Twister de Jan de Bont (1996). On y suit des chasseurs de tornades, courant après ces manifestations météorologiques dévastatrices pour les étudier. Le scénario est mince, mais les effets spéciaux permettent un rendu spectaculaire. Des voitures, des vaches et même des maisons volent à l'écran. On est loin des tornades, dessinées sur la pellicule au crayon, en vigueur quelques années plus tôt.

 

Le Pic de Dante (1997)volcano-1997 25101382518249

Deux films catastrophes au concept assez similaire vont se concurrencer durant l'année 1997 : Le Pic de Dante de Roger Donaldson et Volcano de Mick Jackson. Alors qu'auparavant, pour ne pas se faire du tord, les studios parvenaient parfois à s'entendre et à unir leurs moyens pour ne produire qu'un film à partir de deux histoires assez proches (voir La Tour infernale), ce sont bien deux films traitant d'un volcan déchaîné qui vont se succéder dans les salles cette année 1997. En s'inspirant de l'éruption du Mont Saint Helens de 1980, Le Pic de Dante raconte le réveil d'un volcan (fictif) à Vancouver. Un vulcanologue, incarné par Pierce Brosnan, tente de survivre à l'éruption en compagnie du maire de la petite ville et de ses enfants. Dans Volcano, un volcan émerge en plein coeur de Los Angeles, ses coulées de lave ravageant des quartiers entiers de la ville. Ces deux films sont au final médiocres. Tous les deux tombent dans la surrenchère de situations improbables, provoquant au final plus le rire qu'une quelconque tension dramatique. Pour illustrer cela, nous avons visionné un extrait du Pic de Dante, au cours duquel le personnage de Pierce Brosnan entreprend de traverser une coulée de lave en voiture! Chose qu'il parviendra à faire, non sans avoir bien patiner dans la roche en fusion. Improbable. La scène est d'autant plus amusante qu'ils parviennent même à récupérer dans la foulée le chien, qui les attendait bien sagement sur un rocher. Il s'agit là d'un cliché récurrent du film catastrophe américain, amené ici de façon très caricaturale : on sauve toujours le chien.

 

Deep impact (1998)armageddon794

Ce sont les studios Paramount et Touchstone Pictures qui s'affrontèrent l'année suivante, autour cette fois de deux histoires de corps célestes (comète ou astéroïde) menaçant de s'écraser sur Terre et d'y détruire toute forme de vie. Il s'agit de Deep Impact de Mimi Ledder et d'Armageddon de Michael Bay. Dans les deux films, les humains montent dans la précipitation une mission de la dernière chance, visant à envoyer dans l'espace une équipe chargée de détruire ou de dévier le corps céleste menaçant au moyen de charges nucléaires. La bande annonce de Deep Impact, projetée en classe, résume tous les clichés propres à ce type de films : le président américain s'adressant à sa nation, la tentative de préservation de l'espèce humaine dans un abri, le sacrifice des personnes envoyées en mission et bien sûr quelques scènes spectaculaires de destructions de grandes villes, occasionnées par la chute de fragments de comète plus petits.

armageddon3  

Nous avons pour illustrer cela visionné la scène de la destruction de Paris survenant dans Armageddon. Une fois encore, ces films bourrés de clichés sont au final spectaculaires mais peu réussis.

 
047titanic 1997 6120 poster048titanic-1997-62-g
Impossible enfin de parler des films catastrophe des années 1990 sans mentionner Titanic de James Cameron (1997). Succès planétaire, le film engrangea 11 Oscars (dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur), soit autant que Ben-Hur (1959) et Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi (2004). Titanic parle donc du naufrage du célèbre paquebot, survenu après avoir heurté un iceberg au large de Terre-Neuve, lors de son voyage inaugural, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Sur 2243 passagers, seuls 705 ont survécu. La reconstitution est minutieuse : les décors sont remarquables, de la salle des machines aux salons cossus de la première classe, et les effets spéciaux sont saisissants. On assiste à un spectacle complet sur fond de romance entre une passagère de la première classe et un jeune homme de troisième classe. Titanic reste à ce jour le deuxième plus grand succès du box-office mondial.
Partager cet article
Repost0

commentaires